dimanche 19 décembre 2010

Abel


Film de Diego Luna, USA/Mexique (2009)

"De retour chez lui après un séjour à l'hôpital, le petit Abel se retrouve comme un étranger au milieu d'une mère inquiète, une soeur en pleine crise de puberté et d'un petit frère polisson. Nul ne le reconnaît. Le garçonnet semble n'être qu'un souvenir lointain pour ses proches, victime d'un traumatisme qui l'a rendu muet et marginal. L'indifférence des membres de sa famille va laisser la place à une crainte mêlant obéissance pondérée et attirance ludique. Et si ce petit bonhomme prenait vraiment les rênes de la maison? Et si nous jouions le jeu jusqu'au bout?" (Diagonal)

Sortie le 12 janvier. Séances tous les jours au Diagonal

Los ojos de Julia / Les yeux de Julia


Film de Guillermo Morales, Espagne (2010)

Quand Julia apprend la mort soudaine de sa sœur Sara, tout semble clairement indiquer qu’elle s’est suicidée. Mais Julia n’arrive pas à accepter cette version des faits et commence à passer au crible les événements qui ont eu lieu les derniers mois avant le drame. La découverte d’éléments déconcertants, en désaccord avec la personnalité de Sara, et sa rupture de contacts avec son entourage, ne font que nourrir les soupçons de Julia quant aux circonstances réelles du décès. Décidée à résoudre l’énigme de cette ultime période, Julia devient l’objet d’une singulière menace qu’aucune autre personne autour d’elle, y compris son mari Isaac, ne semble percevoir, alors même que la maladie dégénérescente dont elle souffre prend le dessus, la plongeant petit à petit dans l’obscurité. La compréhension et l’amour d’Isaac avaient jusqu’alors eu raison des attaques de cécité de Julia, mais une série d’incidents inquiétants, et toujours plus violents, menacent son équilibre, l’enfermant inexorablement dans le monde des ténèbres, à la merci de la présence terrifiante qui s’y terre...

Sortie le 22 décembre, séances au Diagonal

Cabeza de vaca


Film de Nicolas Echeverria, Mexique (1991)

"Cabeza de Vaca, présenté en compétition au festival de Berlin en 1991 et inédit pendant 20 ans en France. Nicolas Echeverria, documentariste mexicain passionné par les manifestations religieuses et les disciplines ésotériques, y organise sa version de la conquête de l'Amérique marquée par l'extinction d'une civilisation -les indigènes avec leurs secrets, leurs idiomes, leurs sortilèges, leurs savoirs- et la naissance du Nouveau Monde celui des conquistadors évangélistes en quête d'Eldorado. Ces deux visions spirituelles de la foi ébranlent toutes les certitudes du personnage principal, à la fois esclave et conquérant, dont le parcours chaotique est inspiré de celui du conquistador Alvar Nunez Cabeza de Vaca (1507-1559). Ce récit-monstre à l'essence chamanique s'illustre dans l'odyssée épique proche de "Aguirre, la colère de Dieu", de Werner Hergoz, 1972, avant de foncer tête baissée vers une fureur mystique et surnaturelle renvoyant au cinéma d'Alejandro Jodorowsky ("La montagne sacrée", 1973). Toutes ces références -imposantes- ne rendent cependant pas justice au travail démesuré de Nicolas Echeverria qui aurait préféré se couper un bras plutôt que d'abandonner ce projet hallucinant. L'énergie considérable qu'il a dû déployer envers et contre tous pendant des années confère une démence maladive des affects, une intensité et un sens supplémentaires aux images. (...) Outre l'atmosphère poétique, les couleurs de sorcier, l'intelligence de la mise en scène, l'autre force de "Cabeza de Vaca" reste la subversion de son discours. Plus tard, lorsque Cabeza de Vaca retrouve ses compagnons de route espagnols, également prisonniers d'une tribu indienne, ces derniers lui conseillent de ne rien révéler sur ce qui lui est arrivé, arguant qu'il est toujours préférable de modifier la réalité, en l'occurrence celle d'une conquête, pour en produire un mythe. La violence n'est pas seulement dans les actes, elle est aussi dans le silence et le mensonge. C'est l'un des enseignements les plus forts de cette merveille de cinéma primitif et viscéral." (R. Le Vern)

Séances au Diagonal, du 22 décembre au 11 janvier

También la lluvia / Même la pluie


Film de Iciar Bollain, Espagne (2010)

Sebastian, jeune réalisateur passionné et son producteur arrivent dans le décor somptueux des montagnes boliviennes pour entamer le tournage d'un film. Les budgets de production sont serrés et Costa, le producteur, se félicite de pouvoir employer des comédiens et des figurants locaux à moindre coût. Mais bientôt le tournage est interrompu par la révolte menée par l'un des principaux figurants contre le pouvoir en place qui souhaite privatiser l'accès à l'eau courante. Costa et Sebastian se trouvent malgré eux emportés dans cette lutte pour la survie d'un peuple démuni. Ils devront choisir entre soutenir la cause de la population et la poursuite de leur propre entreprise sur laquelle ils ont tout misé. Ce combat pour la justice va bouleverser leur existence.

Sortie le 5 janvier, séances tous les jours à l'Utopia et au Diagonal

Octubre


Film de Diego et Daniel Vega Vidal, Pérou (2010)

"Octubre tient son titre d'une période faste au Pérou, un mois qui revêt un importance religieuse et historique pour Lima. C'est le nouveau cycle de tous les possibles, de tous les changements. C'est ce dont ce beau film tragi-comique parle: la transformation d'un homme solitaire qui va s'ouvrir aux autres. Rien n'est pourtant évident car Clemente se passione plus pour les chiffres que pour les gens. Pour lui, les bons comptes font les bons clients. Il fait tourner habilement son affaire, prend 20% d'intérêts et se paye des filles de joie avec un plaisir inhibé. On ne le verra jamais sourire, jamais pleurer. Emotion zéro. Sauf pour le public, bercé par les vidages déconfits et les demandes d'amour des personnages secondaires. (...) C'est par la dureté de son visage que Bruno Odar s'exprime, comme un roc imperturbable. Il en devient séduisant et on s'amuse alors à voir sa vie basculer, ses gestes se faire moins précis et les cernes noirâtres de son sommeil non satisfait. Autour de lui chavire Sofia (Gabriela Velasquez) avec son air mutin et son coeur de maman improvisée. Il y a aussi ce mauvais client, ce chauffeur de taxi impulsif, cette pute aux yeux tristes et menteurs. Et de l'amour, partout de l'amour. Un sentiment qui va bientôt percuter ce bloc de glace. " (Diagonal)

Sortie le 29 décembre, séances tous les jours (jusqu'au 11 janvier) au cinéma Diagonal

Programa de radio sobre Bolaño

Roberto Bolano, écrivain chilien
( 1953-2003)

par Céline du Chéné et Marie-Ange Garrandeau

Poète maudit, écrivain errant, beatnik, double moderne d’Arthur Rimbaud, on a déjà fait couler beaucoup d’encre sur Roberto Bolaño, écrivain chilien mort prématurément à 50 ans à Barcelone en 2003. Pourtant, cet auteur à l’esprit aussi indépendant que frondeur ne se serait pas reconnu dans ces descriptions en partie nourries par les éléments biographiques d’une vie mouvementée. Né à Santiago en 1953 d’un père champion de boxeur amateur, Roberto Bolaño part vivre au Mexique avec ses parents à l’âge de 15 ans, il y fréquente les milieux avant-gardistes artistiques, retourne au Chili à 20 ans, assiste au coup d’état de Pinochet, s’exile après un séjour en prison puis bourlingue de part le monde en exerçant toutes sortes de petits boulots avant de s’installer en Catalogne.

Son œuvre, aussi bien brillante qu’inclassable, dépasse largement le cadre de sa biographie. Fils spirituel de Borges, héritier des auteurs du Boum latino-américain, mentor de la jeune génération des lettres latino-américaines, Roberto Bolaño a bouleversé les codes littéraires avec une écriture pleine de ferveur, à l’inventivité stupéfiante. Il a ainsi reçu de prestigieux prix littéraires, le prix Herralde en 1998 et le prix Romulo Gallegos en 1999. Par ailleurs, si Roberto Bolaño a beaucoup écrit sur le Chili et la dictature (Etoile distante, Nocturne du Chili), son œuvre reste tout entière marquée par un profond questionnement sur le mal et les différents visages de la barbarie (La littérature nazie en Amérique, 2666).

Dans ce documentaire, Céline du Chéné et Marie-Ange Garrandeau partent sur les traces de cet écrivain singulier, une quête qui les mène du Chili d’Allende à celui de Pinochet, de la Seconde guerre mondiale aux meurtres de femmes à la frontière mexicaine. Elles s’attachent aussi à découvrir qui se cache derrière le nom de Roberto Bolaño, lui qui était devenu un personnage à part entière apparaissant dans les textes de ses contemporains comme par exemple dans les Soldats de salamine de Javier Cercas.

Avec:

Robert Amutio, traducteur français de Bolaño

Karim Benmiloud : professeur à l’université de Montpellier, co-organisateur du colloque les Astres noirs consacré à Bolaño

Javier Cercas, écrivain espagnol et ami de Bolaño,

Sergio Gonzalez Rodriguez, journaliste et écrivain mexicain, ami de Bolaño

Raphaël Estève, professeur à Bordeaux 3, co-organisateur du colloque les Astres noirs

Antonio Werli, libraire et fondateur de la revue littéraire Cyclocosmia, a coordonné un numéro (le n°3) sur Bolaño avec Julien Frantz et Julien Schuh aux éd. Minuscule 2010

A lire:

L'homme sans tête de Sergio Gonzalez Rodriguez, traduit de l'espagnol par (Mexique) Isabelle Gugnon. Passage du Nord Ouest. 2009

Anatomie d’un instant de Javier Cercas. Actes sud. 2010

Les astres noirs de Roberto Bolaño. Textes réunis et présentés par Karim Benmiloud et Raphaël Estève. Presses universitaires de Bordeaux. 2007.

Ecritures des dictatures, écriture de la mémoire. Roberto Bolaño et Juan Gelman. Coordination de Carmen Vasquez, Ernesto Mächer Tobar et Porfirio Mamani Macedo. Université de Picardie. Editions Indigo. 2007

(source: page de l'émission "Une vie, une oeuvre", France culture)

Emission disponible sur:

http://www.franceculture.com/emission-une-vie-une-oeuvre-roberto-bolano-ecrivain-chilien-1953-2003-2010-12-05.html

mercredi 8 décembre 2010

Cine en versión original: La Pantalla n°2


EL LABERINTO DEL FAUNO, du cinéaste mexicain Guillermo del Toro (2006).

Projection suivie d'un apéritif-débat, le 8 décembre à 19h à l'UPV, salle G02.


jeudi 2 décembre 2010

72 migrantes

72 Migrantes.com

Mexique
Autel virtuel 72migrantes.com

"Dans les autels du Jour des Morts on rend un visage et un nom aux défunts, à travers leur évocation et leurs photos. On les accompagne par des chants et avec la nourriture que l'on partage.
C'est ce que nous souhaitons réaliser grâce à l'autel virtuel : utiliser le web pour célébrer la mémoire de 72 migrants d'Amérique Centrale et du Sud, assassinés en août 2010 par l'un des quelques groupes de psychopathes qui cernent le Mexique. Ce site prétend également rendre un hommage aux milliers de disparus ayant tenté de traverser la frontière et dont les os, gisant dans le désert, ne seront jamais retrouvés." (72migrantes.com)
72migrantes.com rend hommage à ces disparus à travers la voix d'écrivains, d'artistes et d'intellectuels latino-américains.


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L'actualité de l'Amérique latine en France